Mon Gems World Tour

Voyage à vocation gemmologique

A la poursuite d'un rêve

De le théorie à la pratique

Janvier-Juillet 2016

6 mois de voyage c'est

180 jours de vadrouille

24 avions soit plus de 100 h de vol

54 bus, 3 bateaux, 5 trains pour visiter plus de 57 villes, 20 mines et 8 marchés aux pierres

Inde, Birmanie,Thailande, Cambodge,Vietnam, Singapour,Australie,Japon,Cuba,Perou,Bolivie,Brésil

Depuis mon enfance, je suis passionné par les gemmes et la joaillerie,

Je regarde souvent des documentaires sur le sujet. Après mes études de gemmologie, j’ai décidé de découvrir la réalité de ce que j’avais pu voir à la télévision ou dans les livres. Cette idée de faire un voyage me trottait dans la tête depuis plusieurs années et un jour j’ai eu l’envie et les moyens de l’organiser. C’était pour moi une occasion exceptionnelle d’approfondir mes connaissances en gemmologie sur le terrain, et de me confronter à la réalité des exploitations minières.

La décision ferme a été prise rapidement. les trois mois suivants, je démissionne, je rends mon studio et je prépare mes 6 mois de voyage.

3 mois c'est le temps qu'il m'a fallu pour préparer mon voyage. Il faut penser à des multiples choses:

Fixer le parcours, prendre les billets d'avion, les vaccins, les visas, libérer le studio, démissioner...

Résultat, je pris la route avec 13Kg sur le dos, le strict nécessaire...

..et les indispensables !

J'ai commencé mes six mois d'aventure par l'Inde.

Dépaysement garanti ! C'est un pays bouillonnant !  il n'y a pas une rue sans un petit commerce, un tuck tuck, une moto qui passe ou une seconde sans un bip bip de klaxon.

L'Inde  c'est aussi des animaux...partout ...chiens, chats, singes, chameaux, ânes, rats, vaches, éléphants ....

L'artisanat y est incroyable, pierres, bijoux, cuirs... la tentation est partout et très grande.

Des petites rues étroites et animées dans lesquelles il ne faut pas hésiter à se perdre ou à se faire guider par un jeune rabatteur qui vous guidera dans le dédales des rues.

La ville de Jaipur est le lieu où j'ai découvert le quartier des tailleries et des bijoutiers.

Vous aurez le plaisir de découvir au coin d'une rue, un atelier de taille au fond d'une cour, un bijoutier qui travaille à l'ancienne ou encore un grossiste qui vous montrera ses pierres, rubis étoilés, rebus de diamants, perles de cornaline...,

Mais il n'y a pas que les pierres précieuses il y a aussi le marbre, dont les tailleurs sont couverts d'une fine couverture de poussière blanche qui les transforme en statue mouvante.

A Agra c'est une autre facette du savoir faire indien qui m'a émerveillé, la marqueterie de pierres. Dans du marbre d'un blanc immaculé sont incrustés, turquoises, cornalines, lapis lazulis, nacres afin de former des dessins d'une finesse et d'une beauté étonnante. Le Taj Mahal en est le parfait exemple!

La vallée des rubis, dans la région de Mogok en Birmanie, est située au nord de Mandalay.

Cette région est uniquement accessible sur autorisation (ce n'est plus le cas depuis décembre 2016) et ne voit passer qu' environ 50 touristes par an. C'est pour cette raison que les habitants m'ont regardé avec étonnement déambuler dans les rues seul. J'ai eu droit à de grands sourires et des HEellloooo!

Contre toute attente c'est une Ville multiculturelle , musulmans, catholiques, bouddhistes, hindouistes se côtoient, avec églises mosquées et pagodes!

Pour me rendre sur place, je devais partir en taxi collectif (mini van avec des locaux) de Mandalay mais je me suis retrouvé avec un gros 4x4 avec vitres teintées, chauffeur et un guide privé (principalement pour les formalités administratives) . C'est donc dans une voiture de "ministre" que j'ai parcouru les 7h de route cahotique pour rejoindre la fameuse vallée!

Cette petite bourgade, qui compte ~500 000 habitants, est entourée de montagnes vallonnées couvertes d'une belle forêt luxuriante!

Durant les 3 jours j'ai visité 7 mines, les 4 gems market de la ville, 4 pagodes, une taillerie et un atelier de fabrication de tableaux avec de la poudre de pierres. Le tout grâce à mon beau carrosse qui nous a conduits la guide et moi, à travers les magnifiques routes montagneuses qui sont parsemées de nids de poule, ça secoue! 

Pour les marchés! Il y a deux types. Soit avec des tables et des parasols bleus, soit dans la rue. Ceux de la rue sont les plus amusants. Il suffit  de marcher une minute, de tendre la main pour que des pierres brutes, taillées et de qualité différentes, arrivent des 4 coins cardinaux dans le creux de la main. Ca va si vite qu' il est parfois impossible de se souvenir de qui vient la pierre.

En 1 seconde il y a ~20 personnes autour de soi à tel point que le soleil est parfois caché!

J'ai vu des mines primaires, dont les pierres sont extraites de la roche via des puits,  ou à  la main, ou avec une pelleteuse et des mines secondaires dont les pierres sont extraites de la terre.

Une fois les roches cassées et la terre lavée avec des jets d'eau, commencent le tri et la recherche des gemmes (généralement sous haute surveillance).

Les rejets sont laissés aux plus pauvres qui tentent leur chance au pied des mines, et au bord des routes et parfois avec succès.

Il y a environ 300 mines enregistrées légalement, et probablement autant d'illégales. C'est surréaliste, ça creuse, ça cherche, ça casse des pierres partout! 

Pour avoir visité un village de mines non déclarées, c'est incroyable il y a des puits dans chaque petit jardin parfois seulement séparés que de 2m...

Pour être tranquille il suffit de donner 80 000kyt/mois (~ 60€) à la police pour avoir leur " complaisance ".

J'ai pu descendre dans une petite mine de rubis à environ 10 m de profondeur, faite de bois, de bambou et de feuilles de palmier. C'était amusant car certains mineurs étaient plus inquiets que moi de me voir descendre le long du puit (il n'y avait pas d échelle...)

Après avoir descendu avec une extrême précaution car le bois était extrêmement glissant, un mauvais appui et c'est la chute. J'ai pu rejoindre les mineurs.
Ca a été vraiment incroyable de pouvoir découvrir cet environ confiné où il règne une atmosphère, chaude et humide et de partager un moment avec les mineurs.

C'est très exigu, c'est un environnement très pénible. Les 3 mineurs que j'ai rencontrés au fond étaient extrêmement gentils et heureux de partager avec moi leur métier.

Quel dur labeur, qui est animé par la fièvre de l'espoir de trouver un jour « le brut » qui changera leur vie.

Ca s'active le long des routes et des mines, des femmes cassent avec un marteau des petits blocs de marbre blanc dans l'espoir de trouver un rubis. Au bord de petits ruisseaux des enfants, les pieds dans l'eau jusqu'au genoux remuant la batée pour trouver des petits rubis, saphirs.

Suivant la taille de la mine il y a entre 3 et 20 mineurs. Le coût de fonctionnement d'une petite mine de ~5 mineurs est de ~4000$/mois.

J'ai visité des mines de rubis saphirs, spinelles, de peridots et de différents statuts.

Qui dit mine dit taillerie et gempainting ( specialité de la ville).

J'ai visité une taillerie, une affaire de 2 familles, les maris taillent et les femmes polissent. Il faut seulement ~ 45min pour tailler et polir une pierre sur des machines de plus de 100 ans d âge encore actionnées avec le pied.

Avec 2 établis pour chaque étape il sort ~15 pierres/jour!

Pour l'atelier de tableaux en poudre de pierres, le gempainting, une affaire de famille aussi. C'est un art d'une grande finesse dont le rendu final est très beau, même si c'est un peu Kitch...

J'ai été saisi dés l'entrée par la forte odeur de colle qui régnait dans le petit atelier de ~20m2 où s'affairent deux familles. Chaque personne a sa tâche, dessins, couleurs de fond, finitions.

8 personnes s'affairaient sur 4 tables. Une table pour le dessin du motif et trois pour le collage des pierres. 2 semaines de travail sont nécessaires pour faire un tableau de ~3mx2m. Parfois nuit et jour. Le résultat est vraiment splendide!

Les pierres les plus courantes à mogok sont: rubis, saphirs, spinelles, péridots, tourmalines, zircons, danubrites. Et pas très loin dans un autre village il y a de l'ambre aussi.

La dévotion des Birmans envers leur religion est une chose qui interpelle par le nombre de pagodes, de Bouddha et de temples. Ca laisse place parfois à de vraies merveilles telle la Pagode de Jade de Mandalay. 

Le marché de Jade au centre de Mandalay est un lieu à découvrir également, avant q'il soit relocalisé dans un grand centre dédié au jade en dehors de la ville.

Après un court passage à Bangkok et la gemme tower...

J'ai ensuite pris rapidement la direction de Chanthaburi. A 5h de bus de Bangkok. Proche de la frontière du Cambodge!

La route est sympa, il y a des cultures d'Ananas (arrosées avec des lances incendie par des gros camions), de canne à sucre et des arbres à caoutchouc!

Chanthaburi est une petite ville vit littéralement pour les pierres. Connue pour son marché il y a aussi beaucoup de boutiques. Le gros du commerce se fait durant le week end où beaucoup de professionnels viennent pour acheter et vendre.

  
Chanthaburi a été une ville intéressante pour moi car j'ai rencontré des marchands de différents pays ce qui m'a permis de me créer un réseau et de recueillir des informations sur l'état du marché.

En discutant avec eux j'ai compris beaucoup de choses sur les différents intervenants locaux et le fonctionnement des marchés.  Ce qui est ressorti au moment de mon passage est que le marché général est en baisse ainsi que les prix! Les marchés européen et américain sont les deux qui restent viables avec Hong kong, mais principalement pour les pierres d'exception! Les dernières ventes aux enchères avaient confirmé la tendance.

Il y a de jolies pierres mais j ai été déçu par la qualité de la taille des pierres que j ai vu, qui sont taillées pour le poid et non pour la beauté.

Il y a ici Français, Africains, Pakistanais, Indiens, Thais et Chinois qui font du business !

J 'ai eu la chance de suivre un négociant de bruts durant une journée. Discussion, négociation, examinations de lots se font tantôt au marché, puis se poursuivent sur une table à la terrasse de l'hôtel pour se terminer dans une berline aux vitres fumées.

Déambuler dans les rues permet parfois de faire des découvertes étonnantes comme cette amalgame de poudre de rubis et de verre ou encore ces "bonbons multicolores" 

J'ai ensuite poursuivi mon chemin au Cambodge.

Le 1er stop a été dans un petite ville proche de la frontière, Pailin. Très peu de touristes s'arrêtent car elle est sans intérêt majeur sauf pour moi!

Réputée pour ses corindons et les zircons. J ai pu visiter une mine de zircon informelle moyennant un petit présent aux mineurs.
Malheureusement elle n'était pas en activité lors de mon passage car ils avaient fini de fouiller la zone et attendaient la pelleteuse pour avancer. Mais ça m'a permis de trifouiller dans les gravillons de la machine avec laquelle la terre est lavée.

En 15minutes~ j ai trouvé pour 52 carats de petits bruts de zircons, rubis, quartz, grenats. Ca donne une bonne idée de la productivité du lieux.
J'ai également pu voir un  atelier de burner, situé dans un petit hangar derrière sa maison. Je n'ai pas pu le voir en activité mais ça m'a permis de me rendre compte de l'environnement et du processus.

  
J'ai ensuite pris la direction pour la région du Ratanakiri! A 7h de route de Siem Reap, au nord est.

Je suis arrivé à Banlung petite ville développée mais très peu touristique. Et ça se ressent  rapidement, par le regard des gens, qui est plus insistant et par l'accueil des enfants qui  font de grands signes avec les mains ponctuées par des hello!...hello!.ils sont trop choux!

C'est aprés 45 minutes en scooter à travers des terres rouges dont la poussière aura vite fait de vous recouvrir entièrement, que l'on découvre au bout d'un sentier une plantation d'hévéas qui recèle des mines de zircons.

C'est juste dingue, il y des trous entre chaque arbre soit tous les 3m~....

Pour ne pas finir au fond des trous qui ne sont pas tous rebouchés après la fouille.... ! Ouvrez les yeux !

A la suite du Cambodge j'ai enchaîné avec le Vietnam où ma curiosité m'a poussé jusqu’à Luc yen.

Je m'y suis rendu en passant par une route montagneuse. J'ai ainsi pu vérifier ce que j'avais entendu...les vietnamiens sont bien malades durant les trajets...

Le long de la route il y a de très belles maisons traditionnelles en bois et bambou perchées sur de gros pilliers de bois avec des toits en feuilles de palmier. il y a aussi un nombre important de menuiseries qui découpent le bois en fines feuilles de 1mx2m sur ~3mm d'épaisseur qu' ils font sécher dehors. Après avoir été conditionnées en ballot c est exporté au Japon où il font des placages pour des meubles.

Je suis arrivé en fin d'aprèm dans mon bled perdu qui a pour centre un tout petit lac. lorsque je suis arrivé des tas de feuilles mortes étaient entrain de bruler. La fumée blanche produite enrobait toute la ville et donnait une atmosphère très mystérieuse, quasi fantomatique...

J'étais le seul blanc, touriste, de la petite ville. Les gens me regardaient avec insistance, rigolant  parfois à mon passage, mais le plus frappant ce sont les enfants qui restaient immobiles sans réaction comme si ils avaient vu un fantôme.

Grâce à  un contact que l'on m'a donné j ai pu organiser la visite de mines, non sans mal car ils ne parlent pas anglais ici.

J'ai rencontré deux vietnamiens qui travaillaient pour Vietcom et qui étaient dans le même hôtel que moi. iIs m'ont aidé à traduire/communiquer avec le guide, pour border le circuit. Une aubaine pour moi de les avoir trouvés sur ma route, ça évite les incompréhensions.  Mais Google traduction sera mon meilleur allié pour cette excursion.

6h de piste a/r, plus 1h de marche dans la montagne, foret/jungle pour atteindre les mines de "zoubi" et "sitinel";( comme ils le disent là-bas pour dire rubis & spinelle,), c était le programme de chaque jour, avec un petit tour au gems market bien-sûr....

Le marché est tout petit, une vingtaine de femmes qui vendent sur des petites tables en bois de ~90 cm de haut des bruts et des pierres taillées parfaitement alignées

Elles sont trés dures en affaire !

Néanmoins il y a de très jolie pierres

Autre spécialité de la ville, le gempainting, dont le savoir faire est plus pointu que celui de mogok.

J'ai eu l'opportunité de visiter plusieurs mines de spinelles et rubis aprés plusieurs heures de scooter sur des routes chaotiques et de marche à travers une foret luxuriante et des rizières verdoyantes. Magnifique expédition. J'ai passé un bon moment avec les mineurs à boire l'alcool de riz perché dans leur cahute de bambou avant de les observer à l'œuvre.

Ici l'alcool de riz remplaçait l'eau. (Une chance pour moi qui ne bois quasi jamais). Toutes les 5 minutes il fallait lever le coude pour boire l'eau de vie afin de célébrer le repas, ou comme signe de bienvenue. Le petit verre ne restait jamais vide plus d'une minute! L'accueil fut toujour chaleureux !

Il pique en bouche mais c'est moins fort que l'alcool de riz chinois.

Pas facile aprés de crapahuter dans les gros cailloux, les sentiers, la chaleur n'arrangeait rien!

Ma récolte !

Après trois mois en Asie j'ai changé de continent pour l'Australie,

J'avais prévu de visiter la mine d'Argyle, mine de diamants mais j'ai abandonné l'idée. Car il faut 24h de bus a/r ( pour le transport le plus économe) et débourser 800$ pour la visite d'une journée avec survol  en avion... deplus les dates des visites avaient été décalées. Je me suis rabattu sur les opales bien plus facile d accès...

J'ai gagné coober pedy depuis Alice Springs après 9h de bus sur une route en ligne droite pratiquée par les fameux raod train, ces camions avec plusieurs remorques.

Cette petite ville de~ 2000 âmes qui se targue d'être la Capitale mondiale de l'opale vit principalement du commerce de cette pierre. Elle représente à elle seule 85%de la production mondiale, selon les brochures!

Étant fortement interdit de visiter les mines seul, car il y a des trous de 30m de fond tous les 25m, J'ai du prendre un tour. Et à mon grand désespoir nous n'avons pas pu voir les mineurs en action ni même descendre du petit bus.

J'ai du me contenter de la visite de mines musées pour me rendre compte de l'univers, ça n'en fut pas moins inintéressant.

Un fois la mine arretée certaines sont transformées en habitation !

J'ai trouvé en guise de logement un hostel "dougouts" qui est une maison troglodyte.

C'est à  6,5 m de profondeur où  j'ai passé  deux nuits dans cette grande grotte d'une vingtaine d'alcôves. J'ai trouvé refuge dans une alcôve  de 20 lits et je dois admettre que je n'étais pas très serein de dormir seul dans ce lieu avec pour guise de tableaux les différentes espèces d'araignées et serpents d'Australie.

Il y a une particularité dans cette région , ceux sont les mouches! Un véritable enfer! A peine sorti dehors qu' un essaim d'une dizaine de mouches vous suit partout.

Après le japon, Cuba et le Pérou où j'ai tenté de visiter des mines d'or et de chrysocole en vain, c'est en Bolivie que j ai repris mes visites.

C'est à Puerto Suarez, petite ville du bout du monde à la frontière brésilienne,  que j'ai tenté de visiter la mine de Anahi qui recèle la bolivianite ou ametrine.

Pour se rendre sur la mine qui est au milieu de la jungle il y a soit ~10h de bateau, soit une heure d ´avion. Les deux options étaient hors budget, surtout l'avion.

Cependant cette expédition m'a permis de méloigner des routes touristiques et de remarquer une chose étonnante, c'est qu' entre la mine et Santa Cruz, qui est le lieu où les bruts sont taillés, il n'y a aucune trace de pierres et très peu de gens semblent au courant de l' existence de la mine.

J'ai fait la route pour Potosi en discutant avec mon voisin, Raúl un sympathique Mr de ~50ans qui était très fier de me dire les quelques mots de français qu'il avait encore en mémoire. C' est une très charmante ville dont le centre historique regorge de veilles bâtisses et d'églises.

J'ai visité une mine d'argent qui est la principale raison de la venue des visiteurs de cette ville.
Le départ est à 9h pour un tour de 4h dans les entrailles de la montagne Cerro del Rico!

Après avoir revêtu une tenue adéquate, casque avec loupiote, pantalon et veste, notre petit groupe de 5 personnes prend la direction du marché pour acheter des cadeaux pour les mineurs. Sodas, feuilles de coca, cigarettes, éventuellement dynamites (c'est en vente libre ici).

   
Équipés et chargés de nos présents nous nous engouffrons dans la galerie en marchant entre les rails et en courbant la tête. Le plafond de la mine change de hauteur de façon soudaine, le casque épargne bien des bosses.

Très rapidement un ronronnement lointain se fit entendre. Il n'a pas fallu longtemps avant d' apercevoir deux points lumineux sortir du noir obscur. Un gros charriot rempli à ras bord s'arrête à notre hauteur. Premier échange avec ces hommes qui travaillent dure. Les horaires? 3h du mat à 15h~ sans pause déjeuner.
L'objectif ? 10 charriots par jour, chacun pèse rempli ~1tonne.

L'environnement ? Pas d'éclairage sauf celui de la frontale, une température entre 15 et 30° (voir même 40° pour certaines parti de la mine)  et de la poussière partout qui rend la respiration très difficile.
L' ensemble est un immense  gruyère avec des galeries de plusieurs étages, et des puits de 180m de fond.
C' est pour ça que nos petits cadeaux sont attendus ça les aide à tenir dans cet environnement extrême.
La visite s'est poursuivie avec tout du long ces mineurs et leur charriots qui surgissent du noir aussi vite qu'ils disparaissent.
Nous avons fait un arrêt devant "el tio", divinité qui règne sur cet univers souterrain. Elle est représentée par la forme du diable. Bien qu'ils soient catholiques ils font aussi des offrandes à la Patchamama, notre sainte terre.

Après 3h de visite sous terre à monter et descendre des échelles, à marcher dans la boue et à voir les mineurs miner nous avons retrouvé la lumière du jour et l'air vivifiant de la montagne pour le plus grand plaisir de nos poumons.

Cette montagne produit, plomb et argent principalement et est exploitée depuis les incas, il y a plus de 500 entrées/mines.

Difficile de faire plus réaliste comme visite. Ca a été très intéressant de se mettre un court instant dans la peau de ces mineurs dont l'espérance de vie est de 45 ans.

Oruro,
Ville minière également, qui n'a rien de particulier, sauf pour moi...

J'ai visité une autre mine, de plomb, argent et zinc cette fois. La mine San José est à 10 minutes du centre en taxi.
J'ai attendu 3h30 le temps qu'un mineur se libère. En attendant j'ai visité la montagne, qui a différentes couleurs, gris, rouge, jaune, blanc. Ceci avec une grande prudence car il y a des crevasses, et des puits partout d'autant plus que les cailloux roulaient sous les chaussures.

C' est une mine qui n' est pas touristique, c'est très différent de Potosí. J'ai eu donc droit à une visite privée de 1h30 avec pour guide Miguel, un mineur.
Les moyens sont plus archaïques, pas de petits wagons ici. Tout est transporté à dos d'homme, entre 50 et 70kg par chargement.
Beaucoup de poussière et une odeur de souffre ici aussi mais un environnement plus sec.

J'ai pu voir la préparation de bâtons de dynamite et participer rapidement à une cérémonie devant "el tio" pour conjurer le sort avec des mineurs qui avaient tous la joue grossie par les feuilles de coca.

Miguel m'a expliqué en détails les différentes offrandes et processus des sacrifices de lama faites dans la mine ainsi que le fonctionnement de la mine dont chaque mineur est propriétaire d' une partie. Comme à Potosí la mine est gérée par des coopératives, la différence ici c'est qu'il y a des femmes qui y travaillent.

Cette visite complète très bien la première et le fait de l'avoir faite avec un mineur a rendu la chose plus passionnante encore.

Je me suis immergé dans la peau d'un mineur le temps des visites, ce qui a été une expérience incroyable de par l'atmosphère et l'environnement de travail qui sont extrêmement durs.

Quoi de mieux qu’un pays riche en pierres comme le Brésil pour terminer un voyage tel que celui-ci.

C'est après plus de 20 h de voyage que je suis arrivé à Salvador. Ça a été un peu le marathon des avions.

 La paz-> Santa cruz-> Miami-> Rio->Salvador. Mon agence de voyage m'a fait visiter les aéroports  du monde....

Bien arrivé dans cette ville dont le centre historique m'a fait penser à Cuba, Ses façades colorées, les gens légèrement vêtus et la musique qui jaillit des rues. Ici aussi la musique endiable les corps.

A peine arrivé je me suis rendu à la "casa gemilogica do Bahia " dont j'ai fait la connaissance en passant devant en taxi 1h avant, pour avoir des infos sur les mines d'émeraudes . J'ai été reçu avec courtoisie et en portugai.Pas évident de tout comprendre même si c'est proche de l'espagnol.

Bref, Il m'a été déconseillé de m'y rendre seul car "dangereux". Je suis reparti avec une grande carte avec la localisation des mines et un livre sur les pierres de la région ainsi qu'une adresse où je pourrai voir de belles émeraudes.

J'ai poussé la porte de plusieurs marchands qui n'ont pas hésité à me montrer tous leurs trésors! Quatrz, émeraudes, tourmalines...

Mais aussi des choses un peu insolites comme les deux enormes pierres ci-dessous, corindon et Beryl.

C'est par un hasard incroyable que j'ai rencontré chez un  des marchands, un propriétaire d'une mine d'Emeraude. Aprés une courte négociation il accepte de me servir de guide, quelle chance !

C'est en compagnie de ce monsieur que je me suis rendu à Campo Formoso.

Une conduite un peu sèche, un cracha régulier par la fenêtre et une cigarette toutes les 1h30 ont rythmé les 6 heures de route en ligne droite. Il ne parle que portugais et coréen, la communication était plus que limitée.

Nous avons souvent croisé sur la route des bergers ou des hommes à cheval coiffés d'un chapeau de cuir et equipé d'une machette, faisant paître leurs vaches au bord de la route.

J'ai vu aussi un pillage d'un semi remorque arrêté sur le bas côté. Les villageois étaient avec des cartons sous le bras et sur la tête pendant que la police..bah ne faisait simplement rien...

L'après midi; visite du marché aux bruts d'émeraudes,( j'ai vu de très très beaux lots), d'un lapidaire qui a pré formé devant moi un brut de quartz en forme poire en une minute ce fut impressionnant. La journée s'est terminée par la visite d'un atelier de sculptures sur pierre. Sur une petite place au centre de cette ville, se regroupent  tous les différents dealers de bruts d'émeraudes. Sur des grandes tables en béton, les sacs en plastique se vident laissant les uns et les autres faire leur choix.  Dans un coin de la place au rdc d'un petit bâtiment, c'est derrière une grille que des hommes regardent avec attention et à l'aide d'une lampe de poche des gros brutes d'un vert intense. Ici s'échangent les plus belles pièces. Mais que ce soient des petits ou des gros bruts tout est huilé à l'huile incolore naturelle.

Le deuxième jour a été consacré à Carnaiba et à la visite d'une mine.

Aprés avoir passé mes jambes dans deux boucles en caoutchou j'ai descendu suspendu au bout d'un câble les 30 mètres qui me séparait des galeries.

Un mineur m'a servi de guide durant la visite expéditive de ~30minutes, le temps c'est de l'argent! j'ai pu voir les filons et les conditions de travail.

Eclairés par des guirlandes d'ampoules qui courent dans les galeries actives, ils transportent la roche dans des brouettes afin d'être ensuite remontée  à la surface par un gros panier en caoutchouc.

 Pas de soutènement en bois dans cette mine contrairement à toutes les mines que j'ai pu visiter jusqu'à présent. Pas de poussière comme à Potosi mais la roche sédimentaire rend le sol très glissant !

 Autour de la mine des ouvriers cassent et lavent la roche à la recherche de la précieuse gem.

J'ai observé un court  instant une femme qui m'a fait un beau sourire laissant découvrir à ma stupéfaction deux émeraudes de taille ronde incrustées sur les deux dents de devant.

Aprés la visite d'un sculpteur et d'un lapidaire,le retour à Salvador s'est fait en bus de nuit. C'est une belle ville où le touriste se laisse volontiers distraire par des danseurs de kapoera ou les percutions d'un club de danse mais je ne m'y suis pas senti très à l'aise.

J'ai repris la route des aires pour Belo Horizonte.

Les transports coûtent chers ici. L'avion est parfois plus compétitif que le bus, Incroyable non!? J'évite ainsi 18h de route...

Belo horizonte est une ville plus développée que Salvador, qui a moins de charme mais qui me semble plus sûre.

J'y suis resté une journée pour visiter le musée de minéralogie et le centre.

Le second jour, j'ai fait une escapade à Sabara dont les cristaux de quartz blanc des pavés de la chaussée scintillent au soleil montrant de nouveau la grande richesse du sol brésilien.

Diamantina,

Comme son nom l'indique était un haut lieu de prospection diamantifère au 18eme siecle. Aujourd'hui seul un tout petit musée témoigne de la prospérité d'antan.

 Magnifique ville coloniale aux maisons colorées dont les rues pentues font le gagne pain des taxis postés aux aguets en contre bas. Une grande vigilance est requise tant les pavés disjoints risquent de vous fouler la cheville au moindre faux pas.

Dans les rues il est facile de croiser des jeunes cavaliers sur un cheval, ou des voitures avec des gros hauts parleurs sur le toit qui crachent en boucles des publicités

Ouro preto,

Très très belle ville très colorée comme Diamantina mais très touristique ! J'y ai retrouvé les hippies et leur bijoux qui ne changent pas d'un iota d' un pays à l'autre. Ainsi que les gens et leur selfies, c' est partout, tout le temps et dans toutes les positions possibles....

Il y a des bijouteries dans toutes les rues et de beaux musées dont celui de l' école des mines qui recèle une belle collection de minéraux.

De Ouro preto je me suis rendu à Mariana, une autre petite ville afin de rejoindre le village de Pereira.

En bordure de celle-ci se trouve une mine de Topaze. Pierres  que l' on trouve dans toutes les vitrines ici.

Environ 70 personnes s' attaquent à la montagne pelles et pioches en mains pour trouver les pierres. Des concessions de +/- 15 m2 parcellisent la montagne de couleur rouge sienne.

Il n'a pas fallu attendre longtemps pour que l' on me propose des pierres, topazes brutes et taillées, améthystes, citrines, béryls,  quartz fumés  et aigues marines ont défilé sous mes yeux. En cherchant dans la terre des magnétites parfaitement octaédriques se laissent capturer pour mon plus grand plaisir.

Il y a des bijouteries dans toutes les rues et deux beaux musées dont celui de l' école des mines de Ouro Preto qui propose une merveilleuse collection qui ne laisse personne indifférent. Néophytes, professionnels et enfants s'émerveillent devant les miracles de la nature.

Ce fut la dernière mine de mon voyage avant de prendre mon dernier bus pour rejoindre la dernière ville de mon tour du monde.

Rio offre aussi deux lieux incontournables à visiter, le siège de H-Stern et Amsterdam Sawer qui recèlent de très belles collections de pierres.

C'est par cette ville entre mer et montagne que mes six mois de voyage prirent fin.